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  • : Le blog de Thomas PETIT
  • : Recherche et partage d'alternatives à une société en panne d'imagination sociale. La théorie doit mener à une pratique positive.
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  • Thomas PETIT
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 17:24

Comme nous l'entendons beaucoup dans la presse et dans les milieux qui se disent économiques, le premier ministre vient d'affirmer aux patrons du MEDEF (université d'été du MEDEF, 27 août 2014) que nous devions baisser notre dépense publique.

Il ne le dit pas comme une possibilité, comme un choix, mais comme une obligation.

 

Pourtant, quels faits peuvent permettre d'affirmer que nous devons baisser notre dépense publique?

 

Bien sur, il y a la dette et le déficit mais les lecteurs de ce blog sont désormais armés pour voir qu'il y a bien d'autres solutions que la baisse des dépenses publiques pour baisser notre déficit et notre dépendance aux marchés. Je ne citerais que la possibilité d'utiliser à nouveau la création monétaire comme un outil d'équilibrage et de correction des marchés, ainsi que le fait que si nous étions au niveau des prélèvements obligatoires de 2000, soit avant toutes les baisses d'impôt qui ont eu lieu depuis, nous serions en excédent budgétaire depuis des années.

 

Mais au-delà, la question est aussi de savoir si nous avons besoin de ces dépenses publiques. Car devoir diminuer les dépenses publiques devrait supposer, surtout pour un homme qui a la responsabilité de la cohésion de la société, que cette société n'a plus besoin d'autant de dépenses.

 

Or que constate-t-on à ce niveau?

 

Dans un premier temps, nous voyons que les besoins sont plus nombreux qu'avant et augmentent beaucoup plus vite que la productivité éventuelle dans ces secteurs.

Ainsi, le secteur de la dépendance n'a toujours pas reçu les moyens nécessaires.

La santé coûte de plus en plus cher. Bien sur il y a quelques gains sur le coût des médicaments mais globalement, la technologie étant mise au service de la santé, il est logique que se soigner coûte plus cher à long terme.

Mais au-delà de ce qui existait et qui impose des besoins supplémentaires, il y a les enjeux nouveaux dont la transition écologique n'est pas des moindres. S'il y a une obligation et un manque d'alternative, il faudrait que le premier ministre comprenne qu'il est là ! Effectivement, si nous ne changeons pas notre modèle productif et de consommation, le pays, et plus encore, sera soumis à de rudes soucis climatiques et leurs conséquences catastrophiques.

 

Dans un deuxième temps, il est nécessaire de regarder les missions actuelles et d'évaluer si nous pouvons en réduire les moyens.

Or nous constatons que la fonction publique est exsangue et que les problèmes se multiplient que ce soit dans l'entretien des infrastructures ou encore dans l'accueil de nos enfants en milieu scolaire en passant par la forte augmentation de la fraude et l'évasion fiscale. Pour rigoler, je disais à un collègue que bientôt ils devraient apporter leur papier toilette. Il n'a pas rigolé et m'a répondu que c'était déjà le cas...

Dire que l'on peut faire mieux avec moins ne tient pas compte des réalités et fait état d'un grave manque de connaissance du terrain.

Et puis, la population augmente chaque année d'environ 0,7%. La logique voudrait donc que les dépenses publiques augmentent au moins de ce niveau à défaut de progrès techniques permettant de justifier des gains de productivité.

 

 

Pour toutes ces raisons, il est clair que nous devrions augmenter les dépenses publiques.

Le premier ministre pourrait dire que nous ne pouvons plus nous permettre ce niveau de dépense et qu'il va falloir faire des choix dans les services à rendre à tous. Mais il ne le fait pas car il ne veut pas dire qu'il va choisir de dégrader la vie de ses citoyens.

Le premier ministre pourrait aussi dire qu'il fait le choix de réduire l'action publique au profit du marché certes inégalitaire mais qui selon certains serait vertueux. Mais il ne le fait pas parce que ce serait annoncer qu'il fait le choix du libéralisme alors qu'il est supposé être socialiste.

 

Alors le premier ministre, comme une partie de la presse et des économistes, dit qu'il n'y a pas d'alternative et que l'on a cette obligation de réduire les dépenses publiques.

 

Non monsieur le premier ministre, nous ne devons pas réduire les dépenses publiques.

Cette orientation est votre choix et vous devez (pour le coup) en assumer entièrement les conséquences sans vous cacher derrière le fatalisme ou l'Union Européenne !

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commentaires

L
En généralisant le libre-échange sur un plan européen comme sur le plan mondial, on se retrouve pieds et poings liés. Dès lors pour redresser la balance commerciale, il ne reste plus que des mesures qui détruisent chaque jour un peu plus notre modèle social. La politique menée par Hollande-Valls est tout à fait cohérente et dans ce cadre là il n'y a pas d'autres politiques possibles.<br /> Pour sortir de cette ornière, il faudrait harmoniser dans un délai très court les politiques sociales et fiscales européennes et rééquilibrer les échanges commerciaux avec les pays qui pratiquent du dumping social, environnemental ou monétaire. (par exemple le riz camarguais va disparaitre faute de subvention européennes et compte tenu des réglementations environnementales nous importerons alors la totalité du riz consommé en France)
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D
En complément : la dépense publique représente 57% du PIB, la dépense privée plus de 250 %.<br /> Faut-il pour autant baisser la dépense privée ? La réponse est évidemment non. Ces ratios sont idiots car plus on baisse la dépense publique (et privée) plus on baisse le PIB et plus la ratio augmente ...
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