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  • : Le blog de Thomas PETIT
  • : Recherche et partage d'alternatives à une société en panne d'imagination sociale. La théorie doit mener à une pratique positive.
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  • Thomas PETIT
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.

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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 09:56

Je lisais ce matin dans un article que la CGT et la CFDT dénonçaient la volonté du gouvernement de passer l'âge légal de la  retraite à 67 ans.

Encore une fois, ils donnent une image de syndicats qui s'accrochent au passé, s'opposent sans proposer. Il se placent en conservateurs face au "modernisme" affiché par le gouvernement et soutenu par les médias et experts économiques (ceux-là même qui encensaient les sub-primes...).

 

Il faut arrêter !

 

Nous perdons nos combats les uns après les autres (quand on arrive à faire reculer nos adversaires, c'est pour qu'ils reviennent plus puissants un ou 2 ans après...). Nos troupes sont épuisées, démotivées, lassées par tant de combats dont les sujets changent aussi vite que le nombre de résistances à mener. Cette guerre d'usure menée par l'idéologie portée par ce gouvernement n'est pas à notre avantage car nous restons dans une logique démocratique.

Il ne faut pas quitter cette logique démocratique même si la centralisation des pouvoirs actuelle implique notre vigilance comme celle de tous les citoyens. La révolution n'apporterait rien de mieux et nous devons trouver autre chose que la violence comme réponse à la violence de ce gouvernement.

 

Mais dans notre combat direct il faut surtout changer de méthode en ne s'opposant plus par une résistance agrippée à des droits parfois paraissant désuets, archaïques ou "nécessitant" d'être "réformés".

Il faut passer à l'offensive idéologique, proposer des utopies constructives à l'opposé du pseudo-pragmatisme destructeur ramenant au 18ème siècle social.

 

Les retraites en sont une occasion formidable.

La proposition du gouvernement est ridicule car l'objectif que l'on doit se donner pour "sauver" le système est de maintenir voire d'augmenter les pensions tout en maintenant voire augmentant le pouvoir d'achat des actifs.

Pour se faire, il s'agit d'augmenter la masse salariale brute (donc cotisations comprises).

Or repousser l'âge légal de départ en retraite n'aura un effet "positif" budgétairement que sur les dépenses : les pensions seront diminuées en nombre et individuellement.

Par contre, ça ne résoudra rien sur le marché de l'emploi.

Au contraire, le chômage massif des jeunes ne pourra que s'en trouver renforcé. La pression sur les salaires largement en cause dans la crise majeure actuelle sera accrue. En parallèle logique, les cotisations ne pourront que diminuer. La croissance des dépenses et des recettes du régime de retraite de ces dernières années montre que ce n'est pas tant la croissance des dépenses que le manque de croissance des recettes qui est en cause dans le déficit du régime général.

 

Il faut donc proposer une mesure en faveur du marché du travail, en faveur d'une pression à la hausse des salaires. Il faut une proposition offensive, motivante et n'impliquant pas des manifestations ou des grèves mais un engouement politique obligeant le gouvernement à un débat et à la suppression de la logique du "il n'y a pas d'autre solution".

 

L'idée est de proposer un âge légal de départ à 55 ans avec la possibilité de partir jusque 70 ans.

En période de chômage, le départ à 55 ans sera un avantage pour ne pas accentuer le désastre.

En période de plein emploi, la liberté de partir plus tard permettra de produire ce qui est nécessaire.

Pour que la liberté de choix soit réelle, le départ à 55 ans doit se faire à pension complète. De plus, l'avantage de pouvoir travailler plus tard (il faut un emploi et une santé qui ne sont pas disponibles pour tous) s'accompagnera d'une double cotisation chômage et retraite (solidarité envers ceux qui n'ont pas cette chance). Ainsi, l'activité florissante finance l'activité déclinante.

 

S'il y a un coût important globalement à prévoir pour les 30 prochaines années, l'analyse démographique doit aussi porter sur les 30 années suivantes qui montrent un retournement de la problématique. Le système doit rester inter-générationnel. Le coût des retraites doit remplacer le coût du chômage et tout le monde sait qu'il vaut mieux avoir des retraités disponibles pour aider leurs enfants en gardant les petits-enfants que des chômeurs déprimés prêts à accepter toutes les contraintes, toutes les humiliations, toutes les exploitations, pour survivre dans la société.

 

Le coût temporaire devra faire l'objet d'une contribution exceptionnelle dont les retraités les mieux lotis des 30 prochaines années devraient être largement contributeurs : ils ont bénéficié des 30 glorieuses en oubliant un peu les générations futures...

 

Bref, il s'agit peut être d'une surenchère mais au moins celle-ci a du sens et propose un vrai contrat social sauvant le système plutôt que de le dénaturer et de rendre encore plus précaire la situation des jeunes.
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