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  • : Le blog de Thomas PETIT
  • : Recherche et partage d'alternatives à une société en panne d'imagination sociale. La théorie doit mener à une pratique positive.
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  • Thomas PETIT
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 21:48

Claude GUEANT à France Inter a expliqué le financement des 26 milliards d'euros : pas d'impôts supplémentaire mais réduction des dépenses de service public. Il évoque la RGPP avec une réduction des dépenses annoncée à 15 milliards avec un objectif de 60 milliards.

Je constate que M. GUEANT ne lit pas les rapports de ses services et des parlementaires qui indiquent que la RGPP va économiser péniblement 3 milliards d'euros à rapporter aux 15 milliards de dépenses supplémentaires annuelles gaspillées dès l'arrivée du président Sarkozy.

La réalité, c'est que l'État n'a pas le premier centime de ces 26 milliards. D'ailleurs, Thomas PIKETTY parle de 5 milliards de dépenses réellement nouvelles, les autres n'étant que des ré-annonces de mesures déjà en cours ou avancées. Il s'agit donc d'un tout petit plan qui ne parle que de sauver la production en réduisant encore les salaires bruts.

Pas étonnant de voir le MEDEF et l'UMP applaudir. Le problème est que ce sont les mêmes qui voulaient mettre en place les sub-prime en France, poussaient à des retraites par capitalisation, ... en gros, ceux qui ont provoqué la crise sont les seuls à soutenir ce plan de relance.

Il faut dire qu'encore une fois, M. GUEANT précise que ces mêmes personnes qui vont encore profiter des largesses du gouvernement ne paieront pas leur dette par la suite puisque ce sont les fonctionnaires par la réduction de leur pouvoir d'achat et les plus pauvres par la diminution de leurs droits d'accès à des biens et services communs qui paieront le plan.

Que propose l'opposition? Un plan de relance de la demande. Et ils ont raison sur un point : la crise est provoquée d'abord par la réduction permanente des salaires. Il n'y aurait pas de problème de sur-endettement si les salaires avaient été suffisamment soutenus.

En ne soutenant pas le SMIC, en réduisant le pouvoir d'achat des serviteurs du peuple que sont les fonctionnaires, en supprimant des emplois en tant qu'employeur public quand il y a tant de besoins identifiés et tant de chômage, le gouvernement a provoqué la crise. Le gouvernement français? Non, pas seulement, mais il y a participé et a supprimé les filets sociaux et biens communs qui garantissaient aux français de bien vivre les coups durs. D'ailleurs, la gauche, très critiquée aujourd'hui, s'en était très bien sortie pendant les crises mondiales de la fin des années 90. Comme quoi, la compétence économique n'est pas chez ceux qui s'en targuent...

Donc l'opposition a raison sur un point mais elle a tort par ailleurs : la crise est aussi une crise de ressources et augmenter les dépenses individuelles relancera l'économie capitaliste mais provoquera une crise écologique plus tôt.

Il faut résoudre ces 2 crises : pouvoir d'achat et écologique (ou de ressources).

C'est possible mais pour cela, il faut sortir de la logique individuelle et comprendre que c'est d'abord un pouvoir d'achat commun et minimal qu'il faut garantir et organiser en fonction des ressources disponibles. Il faut relever les normes, financer par création monétaire l'utilisation par l'État de bras inoccupés, organiser des projets structurants qui redonnent des biens communs écologiquement viables. Ce sont des mesures qui peuvent être lancées à un niveau national avec la mise en place de mesures sur les importations (vérification des normes, clauses sociales, ...) mais seraient encore bien plus faciles et efficaces à  l'international.

Pour conclure, la crise financière n'est que la conséquence logique des crises de la rémunération du travail et du pillage des ressources provoquées par la logique du système capitaliste : favoriser la maximisation du profit.

Vendre les autoroutes, obliger les français et leur nation à emprunter, soutenir des achats d'utilité discutable, favoriser une consommation et une production irresponsables, diminuer les services publics garantissant les droits primaires des citoyens, ... toutes ces mesures sont totalement à côté de la plaque et il faut faire tout le contraire.

Claude GUEANT, comme les autres membres du gouvernement, impose un discours idéologique qui est dangereux pour notre pays. Il appuie sur l'accélérateur quand il y a un précipice devant nous. Il dit qu'il n'y a pas d'alternative? En fait, il avoue son incompétence !
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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 16:35

Les gouvernements du monde entier, après s'être inquiété du réchauffement climatique, s'inquiètent soudainement de la santé de l'industrie automobile.

Des plans d'aide, de subventions pour utiliser le terme normal, massifs sont annoncés.

Sur ces sommes gigantesques qui devront soutenir cette industrie une petite partie ira à la recherche de véhicule propres. Mais à quoi servira le reste?

Réfléchissons un peu.

En 2006, la moyenne européenne était de 586 voitures pour 1000 habitants (source : CCFA).

Cette moyenne était de 595 en France.

Il y a donc plus d'1 voiture pour 2 habitants en comptant les moins de 18 ans.

La question est : pourquoi faudrait-il encore plus de voitures?

Si la crise permet de diminuer le nombre de voitures en circulation, n'est-ce pas une chance pour notre environnement?

Il y a bien sur la question de l'emploi. Mais ne vaudrait-il pas mieux continuer à payer les salariés en danger avec les milliards en question à ne rien faire ou à travailler dans un domaine plus écologique plutôt que de fabriquer des voitures que l'Etat achètera au moins en partie pour sauver fictivement une industrie polluante?

Ma réponse est évidente. Tous ces milliards pourraient aller vers des infrastructures de transport en commun et d'énergie verte (dont réhabilitation de l'habitat) tout en sauvant du chômage les milliers de salariés qui travaillent dans les usines automobiles.

Ce que le gouvernement veut sauver, ce n'est pas la situation sociale qu'il contribue à détériorer avec les mesures sur les heures supplémentaires ou le travail jusqu'à 70 ans.

Non, ce que le gouvernement veut sauver, c'est la valeur du capital de ces entreprises en faillite !

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 14:16

Sarkozy, secrétaire national de l'UMP, parti qui a proné l'ultra-libéralisme, le désengagement de l'Etat, la baisse des impôts, l'arrêt des dépenses publiques au prétexte que nos enfants auraient à payer nos dettes, ... propose encore une fois d'emprunter pour créer un fond souverain, de diminuer les recettes de l'état et plus exactement des collectivités locales, pour garantir la solvabilité des entreprises.

Dans l'histoire, c'est encore le citoyen, celui qui paie la TVA et travaille pour produire son pouvoir d'achat, dont ses cotisations sociales qui paient sa santé, ses périodes d'inactivité et ses retraites, qui va payer pour soutenir l'économie.

Pire, pour garder sa popularité, Sarkozy promet de ne pas faire payer les acteurs présents ce qui aura pour conséquence évidente (malgré l'illusion provoquée par les ventes massives d'actifs de l'Etat) de creuser les dettes que nos enfants auront à payer un jour.

Cet homme va nous mettre sur la paille et entre temps il aura vendu tous les biens accumulés par nos ancêtres et engagé nos biens et ceux de nos enfants pendant longtemps !

Investir dans l'économie, oui mais directement et en biens sociaux !!!

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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 17:53

Appel pour une politique de grands travaux

 

 

 

Les banques centrales du Japon, du Canada, de la Suisse, des USA et de l'Union Européenne sont intervenues massivement sur les marchés injectant des centaines de milliards d'euros par différentes formes de planche à billet (près de 300 milliards en août et la même chose ces derniers jours).

Cette perfusion des marchés a permis de maintenir une bulle spéculative dont l'explosion pourrait déstabiliser durablement nos économies.

Si l'objectif est compréhensible, les conséquences sont désastreuses : inflation gallopante, risque excessif encouragé, bulle non éclatée et problème décalé mais amplifié.

Dans le même temps, la croissance reste morose. Les USA ont 20% d'enfants pauvres, les infra-structures des pays libéraux sont en piteux état (santé aux USA, chemins de fer et poste en Grande-Bretagne, voirie au Canada, ...), le chômage ou la précarité sont encore massivement présents, le réchauffement climatique n'est pas combattu suffisamment, les matières premières sont de plus en plus rares, le programme alimentaire de l'ONU ne trouve pas les financements nécessaires.

 

Il est temps de changer d'attitude !

 

Une politique de grands travaux selon le plan Delors devait coûter 300 milliards d'euros !

Le livre blanc sur les transports européens (2001) avait évalué à environ 30 milliards d'euros par an pendant 20 ans le coût de la nécessaire remise à niveau des infrastructures.

Le plan Marshall a coûté 100 milliards de dollars 2006 sur 4 ans (soit 17 milliards d'euros par an).

Réduire de moitié la population n'ayant pas d'eau salubre coûterait 12 milliards d'euros par an jusqu'en 2015.

Les investissements nécessaires à une réduction conséquente des émissions de gaz à effet de serre seraient de 150 milliards d'euros.

 

Les banques centrales ont depuis des années empêché l'utilisation de la planche à billet pour financer de tels programmes. Pourtant, ces derniers en employant des bras inutilisés (chômage, précarité, ...), en créant de la richesse (les investissements écologiques pourraient créer une nouvelle révolution industrielle), en remettant à niveau les infrastructures (comme au 18ème siècle), en fluidifiant les échanges (manque de liquidités percevable par la baisse de l'épargne individuelle) ... ne seraient pas inflationnistes.

 

Les états européens, trop endettés, n'ont pu emprunter 300 milliards d'euros en 1993 (livre blanc Delors). Mais pourquoi emprunter alors qu'il est visiblement possible de créer 600 milliards d'euros en un an pour stabiliser une bulle spéculative?

 

Pour toutes ces raisons, au lieu d'injecter des milliards non productifs nous sommes en droit d'exiger que NOS banques centrales soutiennent les gouvernements dans des projets coordonnés d'investissement et d'avenir.

 

Il ne faut pas une politique monétaire ou une politique budgétaire mais bien les 2, l'une finançant l'autre.

 

Nous appelons donc les gouvernements et les banques centrales à se rassembler pour coordonner des projets d'avenir financés par la création monétaire.




Cet appel n'a pas encore été relayé par une association ou des experts connus. N'hésitez pas à commenter et proposer des solutions de diffusion.
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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 00:08
Une cure d'assainissement?
C'est marrant mais quand j'entends qu'il faudra se serrer la ceinture et faire 10 milliards d'économie notamment dans le social ou des coupes sombres dans l'emploi public, j'aurais cru que ça s'appelait un plan de rigueur. On m'aurait menti?...

En parallèle, les 15 milliards du TEPA sont toujours en place. Allez comprendre.

Et puis les banques centrales distribuent des centaines de milliards d'euros, pourquoi pas pour financer les salaires ou les budgets des états? Allez comprendre.

Et puis on propose de baisser les impôts, les états ayant les caisses vides, tout en disant que le privé a de l'argent et est prêt à investir dans des infrastructures (à péage...) dans le cadre de partenariats public-privé. Allez comprendre.

Et puis le 15 avril sera débattu à l'Assemblée Nationale la Révision Générale des Politiques Publiques qui a pour objectif central et quasiment exclusif la réduction des dépenses, alors que l'on parle de baisse de niveau dans le primaire. Allez comprendre.

...

Et bien, c'est ce que j'essaie de faire : aller comprendre.

Alors je participe à une formation sur l'Europe organisée par l'Institut de la Gestion Publique et du Développement Economique (IGPDE, centre de formation de Bercy).

De même, je suis allé à une 2ème réunion de Solidarité et Progrès. Allez voir leur site : ils semblent fou mais leur "gourou" est un excellent prévisionniste et l'histoire lui a déjà donné raison plusieurs fois. Et en plus, il ne fait pas que critiquer : il propose du concret !

Je participe aussi à Utopia, un courant de pensée multi-parti (PS et Verts pour le moment) qui veut remettre l'homme au centre du projet politique.

...

Ces réunions sont des moyens de rassembler des briques, des éléments d'analyse et de propositions.
Tout ceci montre qu'il n'y a pas de fatalisme et que l'on a encore un pouvoir sur notre destin commun.
Le tout est de le vouloir et de se prendre en main.

Mais ce n'est sûrement pas du goût de notre président et d'une grande partie des tenants du pouvoir.

Je développerais dans un prochain message en quoi le monde est structuré dans un mouvement dont ils ont profité mais qui est en train de s'écrouler. Je développerais aussi des propositions pour que tout ne s'écroule pas et que l'on puisse reprendre en main l'essentiel : la vie !
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