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  • : Le blog de Thomas PETIT
  • : Recherche et partage d'alternatives à une société en panne d'imagination sociale. La théorie doit mener à une pratique positive.
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  • Thomas PETIT
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.
  • Economiste de formation et de prédilection, j'ai touché à pas mal de petits boulots dans le privé avant de me diriger vers l'administration fiscale. J'ai eu plusieurs fois des positions importantes de négociateur et analyste syndical et politique.

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 01:44

Le gouvernement lance une offensive sur les retraites.

Sous prétexte de déficits colossaux, il faudrait travailler plus longtemps. Ce serait même la seule et unique solution, il serait irresponsable de faire autrement, et patati et patata…

Pourtant quel est le constat et quelle serait l’efficacité d’un allongement de l’âge de départ en retraite ?

Le constat

Le régime vieillesse serait déficitaire de 7,7 milliards d’euros en 2009 contre 4,6 en 2007.

Mais est-ce du à une forte augmentation des charges ?

Non ! Le taux d’augmentation des charges a baissé de 7,6 en 2007 à 3,7 en 2009 (prévision).

Et les recettes ? Leur taux de progression est en baisse plus importante ! (de 4,5 à 1,9)

Ce n’est donc pas seulement un problème démographique mais un problème de choix politique. L’augmentation du nombre de trimestres à cotiser n’a pas rapporté plus de recettes !

Le problème économique vient d’une mauvaise répartition des richesses dont la pression sur les salaires en temps de chômage massif est une donnée importante.

Le chômage des jeunes est massif et détériore la confiance en l’avenir et donc l’investissement. Dans un marché du travail atone, il faut faire un choix entre chômage et retraite. Les études montrent que le choix est évident : les chômeurs coûtent beaucoup plus à la société que des retraités.

Ce constat avait amené à divers choix sages comme la pré-retraite ou la réduction du temps de travail.

Et enfin, quel est le bilan des recettes étrangères tant vantées ? Les idéologues de droite, dont le gouvernement, ne cessent de dire que les autres font la même chose : augmenter l’âge de départ en retraite. Mais pour quel bilan ? N’ont-ils pas dit la même chose pendant 30 ans à propos du système libéral effréné ? On connaît désormais le résultat. En sera-t-il de même des retraites ?

D’autant plus que notre système est très minoritaire et ne correspond pas aux exemples donnés. Leur argument n’est donc pas valable. Celui-là comme les autres !

Mais voit-on une amélioration depuis qu’ils ont commencé à détruire le système en 1993 ? Quels résultats ont-ils obtenu depuis ?

Efficacité ?

Le taux d’emploi des 60-64 ans était de 13,5 % en 2005 soit 1 point de plus qu’en 2002 alors que le taux d’emploi des 55-59 ans est resté stable à vers 54%. Les plus chanceux ont donc la possibilité de rester plus longtemps au travail tandis que le taux d’emploi reste le même dans les 5 années qui précèdent. Il n’y a donc pas plus d’emplois mais plus de seniors qui peuvent « s’accrocher » à leur poste.

L’effet évident, pour des offres d’emploi stables, est l’augmentation du chômage des jeunes et du chômage en général.

Le deuxième effet est l’augmentation de la pression à la baisse sur la rémunération du travail.

Le troisième effet est la baisse des recettes des régimes de retraite largement assises sur la rémunération du travail.

Le problème des recettes ne peut être réglé par une augmentation de l’âge de départ à le retraite tant que le chômage n’est pas résorbé. Au contraire, ça ne fera que le creuser.

On ne décrète pas l’augmentation  des offres de travail sinon le problème du chômage aurait été résolu depuis bien longtemps. Le problème des recettes, c’est le nombre de cotisants, pas l’âge des cotisants (même s’il y a un effet ancienneté).

De plus, il y a un effet récessioniste . En effet, cette augmentation artificielle, si elle convient à 54% maximum de la population et seulement 13,5% minimum, elle impliquera d’évidence la chute de pension de tous ceux ne pouvant trouver un emploi au-delà de 55 ans. Les pensions déjà faibles seront donc encore réduites pour 45% de la population.

L’effet bien connu est une baisse de la consommation, une hausse de l’épargne de précaution une diminution des transferts générationnels vers les forces vives (moins de soutien des anciens aux jeunes.

Dernier élément, les jeunes qui bien souvent doivent confier leurs enfants à leurs parents à la retraite ne pourront plus le faire, ce qui réduit la mobilité et la productivité des 30-35 ans. Soit une politique familiale coûteuse elle aussi est mise en place, soit l’augmentation de l’âge de la retraite est là encore une erreur fondamentale.

Au final, augmenter l’âge légal de départ à la retraite, c’est comme proposer à une population qui n’a pas de quoi manger de repousser l’heure du repas : ça ne produit pas plus de pain mais au moment du repas, ils se battront encore plus entre eux pour avoir leur part.

Solution

Le problème principal est la répartition de la richesse. Il faut remettre la pression à la hausse pour la rémunération du travail. Pas en augmentant les heures de travail par personne mais en augmentant la rémunération pour chaque heure travaillée.

C’est aussi en réorganisant la société autour de la communauté plutôt que du travail individuel. Il faut pour cela libérer du temps vers des activités sociales. Celles-ci diminuent la nécessité de consommer des biens de marché c’est-à-dire ayant un prix monétaire.

Le deuxième aspect, pas des moindres, est de gagner la majorité des pensées, la majorité des votes. Dans une démocratie, on ne peut mettre en œuvre une politique si l’on est minoritaires. Il faut donc gagner la guerre idéologique, ce qui n’est possible que par une stratégie de communication.

En restant toujours sur la défensive, on est archaïques et l’on ne peut obtenir l’enthousiasme nécessaire pour battre les conservatismes et les peurs. Il faut non seulement contester l’intérêt d’un retour au 18ème siècle mais plus encore proposer le monde du 21ème siècle. Il faut proposer le progrès, l’amélioration de la société plutôt que la régression, la division, l’égoïsme, l’individualisme.

Par conséquent, ce que l’on doit proposer n’est pas une régression mais au contraire la baisse de l’âge de départ légal. Il faut organiser un âge de la productivité matérielle et un âge de la productivité de sens.

Il s’agit d’organiser la production de ce qui est nécessaire pendant les 20 ou 30 premières années et de donner le temps de créer, de construire, d’imaginer, de soutenir, pendant les années qui suivront. C’est possible, c’est une question de choix et d’organisation.

Je propose donc de lancer une campagne pour passer l’âge de la retraite à 55 ans.

Ça fera rire les « érudits » mais ça fera rêver le peuple. Ça redonnera espoir dans le progrès : augmenter l’espérance de vie pour se libérer, pas pour augmenter le temps des chaînes !

L’idée peut donc devenir majoritaire.

Par ailleurs, ce n’est pas qu’un slogan ou une idée en l’air mais bien une solution possible aux problèmes de financement des retraites.

Comme il est dit plus haut, il vaut mieux des retraités que des chômeurs. Le chômage met la pression à la baisse, à la régression. Il détruit les liens sociaux et met les citoyens en concurrence pour leur survie. La peur est la suite logique. Il faut inverser la tendance ! L’objectif ne doit plus être de diminuer les coûts mais d’augmenter les recettes, de mieux les répartir. N’est-il pas d’ailleurs logique qu’une part croissante du IB aille vers cette population qui augmente en proportion ? Le PIB ne diminue pas pour autant. Il s’agit donc d’abord d’un problème de répartition.

Enfin, et c’est le plus important, notre système est d’abord inter-générationnel. A chercher une solution ponctuelle, nous perdons ce même système. Pourquoi les prévisions validant la thèse du gouffre financier s’arrêtent-elles en 2050 ? Pourquoi ne fait-on pas glisser ces prévisions ?

Il faut voir à plus long terme : que se passera-t-il après ???

La vérité c’est que la pyramide des âges s’est équilibrée. L’augmentation du nombre de retraités se stabilisera et diminuera après 2050. C’est un fait que la droite ne veut pas dévoiler. Augmenter le nombre d’enfants ne ferait que reporter le problème à leur avenir. La réalité est là, toute simple : augmenter l’âge de départ en retraite est un piège.

Proposer de diminuer cet âge de départ peut être un contre-feu puissant, efficace, car logique et fondé.

Synthèse finale de la commission des comptes de la sécurité sociale 15 juin 2009 - http://www.budget.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/090615_secu/synthese_finale.pdf

5ème rapport du Conseil d’Orientation des Retraites 21 novembre 2007 - http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-835.pdf

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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 11:46
Les conflits sociaux naissent d'une confrontation entre le point de vue, les actes, de la direction et la situation des employés. La grève est un moyen de dire que les décisions de la direction sont inacceptables et qu'elle doit changer d'attitude vis-à-vis de ses salariés. Ce droit est ce qui fait la différence entre le salariat contraint par la nécessité de se nourrir et l'esclavage.

 UN CONSTAT D'INEFFICACITE

 Or ce droit est contraint par la capacité financière des employés. En effet, sans salaire, ils ne peuvent tenir longtemps. Pendant ce temps, l'entreprise subit une baisse de sa production et du profit. Mais cette pression sur l'entreprise ne s'exerce qu'en période de croissance vu qu'en période de crise du secteur de l'entreprise, ou si cette entreprise veut justement "réduire la voilure" pour aller chercher des salariés moins chers, et plus serviles, faire grève ne fait que faciliter cette réduction de voilure et en plus réduit les coûts de personnel de l'entreprise pendant la période. La pression ne s'exerce plus alors que sur l'image et dépend donc de la communication et du bon vouloir des médias à transmettre l'information et de la population à comprendre et se mobiliser pour sanctionner l'entreprise.

La situation est encore plus flagrante dans la fonction publique : seuls ceux qui ont une faculté de blocage sont entendus.
Ainsi, la Direction Générale de la Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes (DGCCRF), essentielle dans la régulation du marché, est déchirée par le gouvernement qui dilue les missions et les services entre 3 niveaux hiérarchiques inter-ministériels là où il y avait unité, simplicité et efficacité d'un réseau ministériel structuré et expérimenté. Les agents se mobilisent en masse. Très peu d'articles dans la presse. Le gouvernement fait la sourde oreille et passe en force méprisant totalement le dialogue social.
De même, l'ONF (Office National des Forêts), qui gère les forêts de l'Etat et de collectivités à long terme pour que nos enfants ne soient pas dépossédés de cet héritage vert, est tiraillée par des exigences de résultats et même depuis peu par la demande d'un dividende fixe par le gouvernement. Les agents, qui ne comptent pas leurs heures pour ce métier qui les passionnent, se mobilisent fortement. 30% d'entre aux sont venus manifester sur Paris. Résultat : rien. C'est comme si 20 millions de français manifestaient à Paris sur un sujet de société mais que le gouvernement n'en tienne pas compte !

 UNE SOLUTION : QUE LA GREVE COUTE AUSSI AUX DIRIGEANTS

 Alors que proposer? Les séquestrations? La révolution?
C'est ce que la colère et le mépris ne peuvent qu'apporter : durcissement et violence.
Avant que le gouvernement et les patrons, par leur négation du social, ne mènent notre France vers une catastrophe, je propose une solution simple, non violente et totalement logique : qu'il y ait une retenue sur salaire aussi du côté des dirigeants.
C'est un principe de responsabilité qui s'applique aux salariés mais ne s'applique pas aux réels fauteurs de trouble.

L'idée serait donc qu'en fonction du taux de grévistes dans une entreprise, un service, une direction, un établissement public, ... une retenue soit appliquée à chaque niveau hiérarchique correspondant. Un mécanisme de contrôle devrait être mis en place pour qu'une prime ne vienne pas compenser cette perte. De plus, pour que les actionnaires ne soient pas encore gagnants dans l'histoire alors qu'ils sont commanditaires à la base, la retenue irait dans une caisse sociale à déterminer (financement des actions sociales, UNEDIC, ... ?).

La remontée, au niveau de l'Etat, pourrait aller jusqu'aux élus concernés (parlements, collectivités locales, ...). Au niveau des propriétaires d'entreprises, il pourrait s'agir d'une ponction proportionnelle sur les distributions votées par les actionnaires. Cette solution relativement simple aurait un avantage énorme : motiver la partie dirigeante vers une solution équilibrée. Elle donnerait un impact supplémentaire à la grève et redonnerait une motivation aux salariés qui ne voient actuellement aucune autre solution que la violence pour répondre à la violence des annonces de licenciements.

Et pourquoi pas une extension au niveau européen? Martin SCHULTZ, président du groupe PSE (socialistes) au parlement européen, présent à un meeting de la liste PS Ile-deFrance hier à Paris, avait l'air intéressé quand je lui en ai parlé. Ce qui est sur, c'est que voter pour Barroso (PPE - UMP européen) qui suit les directives du Business Group (MEDEF européen) ne permettrait pas le développement d'une telle idée.
Voter le 7 juin aura donc beaucoup d'importance !
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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 14:23
Suite aux déclarations du président indiquant que les mouvements sociaux étaient invisibles, des professeurs se sont déclarés en désobéissance vis-à-vis de la politique actuelle du gouvernement et ont été sanctionnés sans procédure. La sanction se justifierait si les fonctionnaires français avaient pour statut d'être des petit soldats du pouvoir politique en place. Mais le statut, s'il prévoit le respect de la hiérarchie, prévoit aussi la garantie du salaire et du travail pour conférer une indépendance de pensée. Le salaire et le travail ne doivent donc être menacés qu'en cas de faute grave, ce qui se caractérise par une procédure disciplinaire en présence des représentants du personnel. De plus, le fonctionnaire est le serviteur de l'État, c'est à dire des citoyens. Il doit assister les représentants du peuple notamment pour leur indiquer lorsqu'il y a un danger et une décision contraires à ses responsabilités dont la constitution et la déclaration des droits de l'homme et du citoyen sont le socle juridique. C'est ce qui aurait du motiver une désobéissance des fonctionnaires lorsqu'il s'agissait d'envoyer une population vers des camps de concentration par le simple fait de leur appartenance à une communauté. Mettre en danger cette indépendance des fonctionnaires, c'est mettre en place les éléments d'une administration à la botte. La rémunération au mérite à hauteur de 40% des primes distribuées en est un outil que le gouvernement s'empresse d'imposer. Pour ces raisons, il me paraît important de défendre ces professeurs : ils agissent en pensant défendre nos enfants, ils utilisent un moyen parce que le gouvernement ne veut pas entendre les moyens habituels. Je vous incite donc à signer la pétition dont le lien suit : http://www.mesopinions.com/Une-ecole-pour-Victor-et-Hugo-petition-petitions-47f4d1d7511122b5662e4c6e5cc3d94a.html C'est dans le détail que l'on transforme les sociétés. Les détails des réformes actuelles sont inquiétants et imposent au minimum une vigilance citoyenne accrue, au mieux une action immédiate. Il vaut mieux signer des pétitions maintenant que de devoir jeter des pierres plus tard.
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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 15:50

Donner plus à ceux qui font plus ?
Fonctionnaires : le fouet du «mérite»
Révolution : les cadres de la fonction publique devraient bientôt voir leur salaire lié à leurs résultats. «Une fausse bonne idée», affirment deux chercheurs

 

Depuis longtemps, l'idée était dans l'air : introduire dans la fonction publique la rémunération au mérite, comme cela se pratique désormais presque partout dans le privé, avec le rituel entretien d'évaluation des salariés une fois l'an. 200 000 fonctionnaires - seulement des cadres - devraient progressivement y être sou mis. Un progrès ? Pas si sûr, selon deux chercheurs. L un, Hubert Landier, également consultant, dresse dans un livre (1) un bilan de cette pratique censée motiver les salariés dans les entreprises, et il estime qu elle ne donne pas vrai ment les résultats escomptés. L'autre, Olivier Cousin, chercheur au CNRS, publie une enquête sur les cadres (2) qui va dans le même sens. Ils livrent leur diagnostic.

Hubert Landier
«C'est contre-productif»
«Les salaires sont traditionnellement une source de tension. La rémunération au mérite devrait, en principe, introduire plus d'équité lors des augmentations et par conséquent calmer le jeu. Dans les faits, elle est devenue une pomme de discorde. Ce qui pose problème, c'est l'évaluation : les critères mis en place pour évaluer les performances sont souvent peu clairs. Pour les commerciaux, c'est simple : on peut quantifier leurs résultats. Mais pour tous les autres ? Comment mesurer leurs performances ? D'ailleurs, c'est sans doute le plus frappant dans cette enquête, les salariés à qui nous avons demandé leur avis évoquent très rarement la question des objectifs ! Comme si l'enjeu n'était pas vraiment là. Et si certains salariés adhèrent à l'idée des augmentations individuelles, la majorité y voit un système opaque et injuste, voire arbitraire. L'expression qui revient le plus souvent, c'est «à la tête du client».

Olivier Cousin
«Trop d'effets pervers»
«Rémunérer au mérite, c'est un peu une fiction managériale. La direction décide des orientations, des objectifs déconnectés du réel. Du coup, cela devient une obligation administrative pour les managers de proximité, ils ne savent plus comment s'en dépêtrer. Par exemple, ils préfèrent sau poudrer l'enveloppe qui leur est al louée, pour ne pas faire trop de mécontents. Souvent, le lien entre les performances et la gratification n est pas perçu : beaucoup de cadres disent qu'ils sont augmentés longtemps après ce qui a éventuellement justifié cette revalorisation. Et quid du travail en équipe ? Ce type d'incitation pousse à l'individualisme, à faire «du chiffre» plutôt que de la qualité. Dur problème pour le manager que de motiver ceux qui ne sont pas augmentés et qui sont très majoritaires ! Eux, pour la plupart, considèrent que c'est injuste.
Et en général on ne leur fournit aucune explication ! Et puis, dans les grandes entreprises, les directions définissent par ?^ avance un pourcentage de cadres susceptibles d'être récompensés : 5% de bons mais aussi 5% de pas bons, comme chez IBM, où il y a quelques années ces quotas avaient servi de base aux licenciements...

(1) «Evaluer le climat social de votre entreprise», Eyrolles - Editions d'Organisation.
(2) "Les Cadres à l'épreuve du travail", Presses universitaires de Rennes.

 

Véronique Radier
Le Nouvel Observateur

 

Ce que prévoit le décret

 

Ministère par ministère, d'ici à 2012, tous les cadres administratifs de niveau A (c'est-à-dire recrutés après un bac + 3 minimum) devraient voir 40% de leur salaire, c'est énorme, affecté par leurs performances individuelles. Avec d'un côté une prime mensuelle liée aux résultats individuels, la PFR (prime de fonctions et de résultats), et de l'autre des bonus exceptionnels pour l'accomplissement d'une mission ou d'un chantier donné. L'Education nationale - pas pour les enseignants ! - et les ministères des Affaires étrangères, de l'Agriculture et de l'Environnement seraient partants dès l'année prochaine. Cette réforme devrait avoir le mérite de clarifier et d'homogénéiser un système complexe de primes et bonus en tout genre, qui diffèrent souvent d'un ministère à l'autre. 200 000 fonctionnaires sont concernés.

 

Véronique Radier
Le Nouvel Observateur 131108

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 17:34
Sur France Inter, un chroniqueur a rappelé qu'avoir un jour de repos hebdomadaire était une des mesures les plus anciennes de nos civilisations.
Supprimer la référence d'un jour de repos majoritairement commun à tous est-il donc une mesure de modernité ou un retour à l'âge de pierre?

Etant donné le sens de l'histoire et de la technologie qui devraient nous libérer du travail contraint, j'ai plutô l'impression que le gouvernement a une nostalgie de la cueillette et de la chasse où chacun devait bosser pour survivre et les faibles n'étaient un problème que le temps de leur agonie.

Beaucoup de sondages et de calculs sortent sur le sentiment de la population et l'efficacité présumée d'une telle mesure.
Mais rien n'est dit sur le sens philosophique d'une décision qui modifierait profondément la société. C'est pourtant bien encore une fois la seule question que l'on devrait se poser : le bien-être économique potentiel est-il supérieur à la dégradation du contrat social?

Ma réponse est évidemment hostile.

En effet, quel intérêt y a-t-il à augmenter le PIB si c'est pour ne pas pouvoir se retrouver un jour par semaine en famille? Bien sur que tout le monde n'a pas ce genre d'activité. Mais comment choisir le jour des compétitions sportives s'il n'y a pas un jour où la plupart des enfants ne peuvent être accompagnés par leurs parents? Et puis, si la société n'est plus organisée autour d'un jour commun de repos, comment Xavier BERTRAND et cie expliqueront l'intérêt pour les magasins de meubles, de bricolage et de jardinage?

En fait, les seuls qui pourraient à terme profiter d'une telle mesure seraient ceux qui ne travaillent ni le dimanche, ni les autres jours.
Encore une fois, une mesure risque d'être prise par et pour ceux qui ne sont pas concernés.

C'est le gouvernement des cigales qui disent aux fourmis qu'elles devraient travailler plus pour se plaindre moins...

Au contraire, les gains de productivité devraient amener à augmenter le nombre de jours non travaillés. Non travaillés ne veut pas dire inactifs. D'ailleurs, n'est-ce pas l'objet des magasins dont on parle que d'offrir les moyens d'une activité agréable et non contrainte à ceux qui ont la liberté de s'arrêter de trimer le dimanche?
UTOPIA combat la centralité de la valeur travail dans la société car elle exclue la vraie nature du progrès : la liberté !
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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 17:43

Le PLFSS 2009 a fait l’objet d’un amendement impliquant la possibilité de travailler jusqu’à 70 ans (65 à venir dans la Fonction Publique).

Au-delà des risques encourus par le système dans une dénaturation fréquente du contrat social inter-générationnel, il est évident que tout le monde ne pourrait bénéficier de cette dite liberté.

En effet, pour des raisons physiques notamment liées aux conditions de travail sur certains emplois, certains ont déjà du mal à travailler jusqu’à 60 ans. Il se peut même que les sortir du circuit soit une nécessité sécuritaire (cas des pilotes de ligne).

Par ailleurs, l’état mouvant du marché du travail ne permet pas de certifier la disponibilité d’un travail à tous les plus de 60 ans. Un effet d’éviction entre chanceux et malchanceux, étendu aux autres demandeurs de travail, empêchera l’accès à cette « liberté » pour certains.

Enfin, la possibilité offerte à certains de travailler plus longtemps mettra évidemment une pression sociale sur les autres qui se sentiront obligés de continuer, surtout si ça implique à terme une diminution des pensions versées avant 70 ans. Il ne s’agira donc plus de « liberté » puisqu’il n’y aura plus de choix.

Par conséquent et pour marquer le fait que c’est une chance et un choix individuel qui doit profiter aussi à la communauté, je propose que les cotisations patronales chômage et vieillesse des travailleurs entre 60 et 70 ans soient doublées.

C’est aussi un moyen de réduire l’offre des employeurs après 60 ans et de limiter l’impact de cet amendement.

En considérant que la majorité actuelle fera de toute manière passer l’amendement par idéologie, proposer cette sur-cotisation peut les mettre devant leurs responsabilités et impliquer une participation plus grande à la société de ces « vieux loups » qui veulent imposer aux autres les conséquences de leur chance d’avoir eu une activité pas trop pénible et un emploi stable.
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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 17:08
J'ai loupé le match hier soir.
Pourquoi?
Pour aller m'interroger sur l'avenir des services d'intérêt généraux (traduction des services publics en langue européenne) à la Maison de l'Europe.

J'en suis ressorti déçu : pas de débat sur le fond de ce qu'est un SIG.
Il s'agissait plutôt de regarder ce qui existait et de dire que personne n'était d'accord. Pas vraiment de proposition.

Dommage. C'est un sujet tellement important pouvant changer notre vie et notre vision de l'Europe.

Ce manque m'a permis de faire ressortir quelques éléments qui auraient du être discutés.
En fait, qu'elle est la question?
Au lieu de se demander ce qui existe, n'aurait-on pas du partir de ce que l'on voudrait voir exister? Quelle est la définition logique d'un service d'intérêt général?
De la réponse vient la deuxième question : comment mettre en pratique?

Il y a donc une réflexion en 2 temps pouvant se traduire en une grille d'analyse.

Ainsi, je retiendrais 4 critères déterminants dans l'accession au label intérêt général :
- l'efficacité : la coordination permet parfois de rapporter tellement qu'il vaut mieux intervenir;
- l'équité : par définition, la concurrence ne permet pas de livrer un service déficitaire et donc ne permet pas un service minimum égal pour tous;
- la souveraineté : certains secteurs font l'essence d'un état, les laisser au privé c'est remettre en question les bases d'une nation;
- le choix politique : la démocratie doit permettre de prendre en main un secteur jugé essentiel au bien-être commun.

Vient ensuite le moyen, l'outil. Là encore quelques critères se dégagent :
- le niveau de contrôle : certaines productions sont nécessaires mais dangereuses, les laisser à la loi du profit implique un risque accru, mais intégrer la production ou créer une direction de contrôle est un choix dépendant de ce risque;
- le champ d'action et la taille critique : certaines productions nécessitent une taille critique qui ne peut être atteinte qu'après une durée inacceptable pour une entreprise privée, l'état peut enclencher la machine pour créer le marché sans exclure un retour à des opérateurs privés par la suite;
- le financement : l'état n'a pas toujours les moyens de lancer un financement ou plusieurs à la fois, l'appel à des fonds privés peut être utiles et pose la question de la propriété (les allemands peuvent imaginer qu'une route soit possédée par le privé par exemple).

Ces 2 lignes pourraient permettre une analyse relativement scientifique en fonction des besoins et des moyens pour savoir si l'on est dans le cadre d'un service public et/ou dans le cadre d'un monopole.
C'est en revenant à la base philosophique de ce que l'on veut obtenir que l'UE pourra s'accorder sur les SIG, pas en partant d'expériences et de cultures diverses. Il faut se créer une culture commune si l'on veut s'entendre un jour.

Par ailleurs, il y avait Pierre BOBAY à cette conférence. Celui-ci a rappelé que les institutions européennes offraient une multitude de recours et de moyens permettant de défendre notre vision humaniste de la société. Il s'agit juste d'utiliser ces institutions au lieu de se borner à les critiquer.
J'ai trouvé la remarque pertinente et je vous la partage.

Au final, le match était semble-t-il terne.
Alors j'ai plutôt gagné ma soirée :)
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